lundi 28 mai 2007

Gagnant ou perdant...là n'est pas la question.

Certaines blessures ne cicatrisent pas. Certaines souffrances ne s'appaisent jamais complètement. Elles sont bien présentes dans le seul but de nous rappeler chaque jour ce que jadis nous avons fait, ce que jadis nous étions. Nous rappeler un passé que nous tentons tous à un certain moment de notre vie de fuir, d'oublier.

Pourtant, il n'y a que ça de vrai le passé. Le futur n,existe pas encore, le présent quant à lui, dès qu'on prononce le mot fait déjà partie du passé.

Je m'amuse aujourd'hui à transposer ces idées sur cet écran d'ordinateur en sachant pertinemment que j'ai ressassé ces mêmes idées encore et encore dans ma tête, tentant sans doute de les agencer dans un ordre qui me conviendrait à moi, à mon orgueil, à ma fierté... Pourtant, chaque jour qui défile devant moi, chaque jour qui s'ajoute au passé me rappelle trop fidèlement ce qui est réellement arrivé il y a de ça déjà plusieurs années. Un souvenir que je souhaiterait plus confus, plus vague me hante encore et toujours.

Or, c'est ce même souvenir qui me fait souvent prendre conscience de qui je suis vraiment, de qui je me doit d'être. Au fond de moi-même je ne veux pas l'oublier. Je ne veux pas oublier ce qui s'est passé, je ne veux pas oublier qui sont mes vrais amis, qui sont ceux qui ont prétendu l'être et surtout, je ne veux pas oublier ce que je suis devenu.

Certes, cette belle naïveté face à l'amitié ne fait plus partie de moi. Cette confiance aveugle que je portais à certains et qui me rendait si sûr de moi s'est doucement estompée au même rythme que les années qui, sournoisement, semblent vouloir nous éloigner les uns des autres. Toutefois, ce que j'ai perdu je l'ai remplacé. L'homme que j'étais se souciait peu du futur et n'était donc pas armé en conséquence. Cette épreuve m'a donc permis de madapter et ainsi, tel un cavalier troquant son fidèle destrier pour une monture mieux adaptée aux longs périples, j'ai peut-être inconsiemment, choisi moi aussi de troquer un poulain fonceur et trop confiant pour un cheval plus prudent et empreint d'un peu plus de sagesse.

Que je ne sois plus le même, j'en suis pleinement conscient. Je ne le regrette pas non plus. je ne me pose plus la question à savoir où j'en serais aujourd'hui si...Je vis simplement ma vie comme je le peux en essayant de profiter pleinement de chaque moment heureux qu'il m'est permis de goûter. C'est là tout ce qui est réellement en mon pouvoir en cette drôle de vie que je ne contrôle pas.

Quant à ceux et celles qui ont un jour occupés une place privilégiée dans mon coeur et dans ma vie, ceux et celles que j'ai si souvent essayé d'oublier en vain, je crois que je leur ai pardonné, sans pour autant oublier la peine qu'ils m'ont causée. je ne crois pas que je pourrais les ignorer, comme je me suis si souvent imaginé le faire, mais le terme "connaissance" leur est maintenant plus approprié qu'"ami". J'irais même jusqu'à dire qu'il me ferait plaisir de revoir ces personnesqui, un jour, ont décidé de nous ignorer, de nous rayer de leur vie qui leur paraissait sans doute plus estimable ou plus importante que la nôtre. Voir où ils en sont eux qui sont restés sur le "droit chemin". Croyez-vous qu'ils nous reconnaîtraient? Oseraient-ils prétendre que nous avons imaginé tout ça? Feraient-ils comme si de rien n'était?

En lisant ces lignes vous vous dites peut-être que j,entretiens encore une certaine rancune, voir même un léger mépris envers eux...peut-être en effet. Mais je me contante plutôt de partager avec vous ce que j'ai souvent songé et imaginé face à l,idée de revoir ces gens. Toutefois, continuer de jouer ce petit jeuserait, à mon sens, leur accorder trop d'importance, mais ne vous attendez pas non plus à de grandes démonstrations de joie de ma part lors d'éventuelles retrouvailles.

Nos chemins se sont un jour croisés pour se séparer à nouveau. Ce que chacun de nous en a tiré diffère beaucoup d'une personne à l'autre et cela nous appartient. que les événements vécus aient fait pencher la balance du côté des joies ou des peines est bien peu important. Ce qui compte réellement en bout de ligne, c'est ce que nous avons su en tirer et comment nous l'utilisons dans nos vies.

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