lundi 14 mai 2007

De retour au boulot!

Quelle fierté de se sentir à nouveau utile à la société…Peut-être me direz-vous que j’exagère quelque peu, mais je peux vous garantir que Félix Leclerc avait raison en disant que « …la meilleure façon de tuer un homme est de le payer à ne rien faire… ». Deux mois sur le chômage et je n’en pouvais déjà plus.

Voici donc un petit résumé de ma première journée de dur labeur en tant que pompier de la caserne 10.

Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour me rappeler de la merveilleuse gestion qui existe au sein du service incendie. Mon arrivée en caserne suscita déjà des controverses à savoir qui avait priorité entre moi et un autre temporaire déjà en poste en ce qui concerne les déplacements. En effet, bien qu’il était déjà en caserne avant dimanche, son rang sur la liste est bien plus bas que le miens (34 vs 2). Ce qui normalement devrait me prioriser en matière de « corvée ». (Une corvée étant le terme employé pour désigner qui doit se déplacer de caserne pour aller remplacer ailleurs.) Suite à une petite argumentation amicale, j’ai gagné mon point et c’est donc moi qui resterai à la caserne 10 et l’autre qui devra se déplacer. La journée s’annonçait maintenant très agréable!

Il ne me restait plus qu’à faire connaissance avec les autres membres de mon équipe. Disons que nous avons eu amplement de temps pour le faire. Je me réjouis encore une fois de tomber sur une équipe composée de membres aussi sympathiques et dont la moyenne d’âge est, sommes toutes, assez basse. Je crois que ça s’annonce très bien pour cet été.

Les dimanches sont toujours assez tranquilles. Ce qui nous laisse un peu de temps pour se reposer car, avouons-le, la charge de travail est parfois étouffante….hahahah…quel beau métier! Donc aucun appel de l’avant-midi. On en profite pour aller faire une petite épicerie. Ce sera du poulet pour dîner. On rigole un peu, on mange, on fait la vaisselle et l’attente recommence…Un ou deux films dans l’après-midi…la cloche refuse toujours de sonner…Ce sera des moules et des crevettes pour souper…miammm! On fait la vaisselle, on digère un peu, je me prépare pour aller m’entraîner (nous avons un très beau gym, je vais en profiter!)…Biiiip…Biiiipp…Enfin un appel pour la caserne 10.

L’action commence finalement. Je ne me réjouis que quelques secondes car en écoutant les détails de l’appel nous prévoyons que nous n’aurons pas grand-chose à faire; ce n’est qu’un petit feu d’herbe presqu’éteint à notre arrivée. Nous finalisons l’extinction puis nous retournons penaud à la caserne en se disant que la nuit est encore jeune. Je termine mon entraînement juste à temps pour constater que nos services sont de nouveau requis. Cette fois-ci, on se plaint qu’un voisin fait un feu de camp à proximité d’une bombonne de propane! Une fois sur les lieux on constate qu’il ne s’agit en fait que d’une querelle de voisin et nous demandons gentiment aux jeunes rassemblés autour du feu de laisser se dernier s’éteindre et de se procurer à l’avenir un foyer conforme au règlement municipal. À peine de retour dans le camion, on nous demande une fois de plus pour une vérification en matières dangereuses… « Enfin quelque chose de sérieux » me dis-je. Nous préparons donc les détecteurs de gaz tout en enfilant nos appareils respiratoires avec toute la grâce que nous permet le « doux dandinement » du camion (merci à nos fabuleuses conditions de la chaussée). Une fois sur les lieux, nous ne pouvons que constater que l’odeur d’un site d’enfouissement peut facilement être interprétée comme celle d’une fuite de propane! Puisqu’aucune lecture ne s’affiche à nos détecteurs, nous remballons l’équipement et faisons ce qui s’avérera le dernier déplacement de la journée…retour à la caserne 10.
Petite douche, relaxe un peu dans le salon, et il est l’heure du coucher. Bonne nuit tout le monde…en espérant qu’on aura un appel durant la nuit…

La nuit se voudra finalement très tranquille et ce n’est que ce matin à 06h00 que je sortirai de mon lit. C’est à 06h15 que nos collègues prendront la relève et je suis bien content de revoir certains visages familiers avec lesquels j’ai travaillé cet hiver. Les salutations d’usages terminées, on se dit au revoir et à ce soir…Je file vers l’appart où je retrouve ma douce moitié encore endormie que je m’empresse de réveiller doucement pour lui conter mon premier 24H de la saison!